Face à la mort, laveuse mortuaire – Podcast n°37

A ma première toilette mortuaire, la défunte sœur était arrivée dans un sac mortuaire, la pièce était ِfroide. J’étais en état de choc mais tout va très vite.

On ne parle plus, les gestes de ma professeure et les miens ne font qu’un. Elle comptait sur moi, je me suis laissée aller et j’ai fait ce que j’avais à faire.

Et plus on lave, plus on sent la Sakina car on lave cette sœur avec plus de douceur que l’on peut avoir pour nous même. Parce qu’on lave cette sœur pour le Visage d’Allah ‘Azawajel.

J’aime mon stress, j’aime la peur, j’aime ce fard qui pese sur mes épaules car c’est dur à gérer un lavage mortuaire, à gérer une équipe, à gérer une famille en deuil et c’est dur à gérer ses propres émotions.

Et on peut faire le maximum durant cette toilette, jamais on ressort d’une salle satisfaite de nous à 100%, on ressort en se disant “Ya Allah, accepte de nous.”

Donc voilà ce que je me suis dit durant ce lavage, moi la sœur qui aime tout les artifices, qui a un dressing à n’en plus finir.

Je suis rentrée de ce lavage, j’ai pris un sac et j’ai rempli, rempli et je me suis dis c’est le moment, donne.

J’ai changé ma façon de m’habiller, de parler, de voir les autres, surtout ma propre famille et la façon de gérer nos différents. Demain, il sera peut-être trop tard pour demander pardon ! Donc on met aussi un point d’honneur lorsque nous formons des sœurs ; préservons nos liens familiaux. C’est tellement important.

J’invite toutes mes sœurs à goûter aux délices d’une formation ou initiation au lavage mortuaire.

On peut parler pendant des heures et des heures, mais la Rahma qui est dans cette salle de lavage mortuaire, je ne l’ai retrouvé nul par ailleurs. C’est un lien direct avec Allah.

Ecrivez votre testament !